L’Afrique du Sud au collège - Collège Henri Dunant

L’Afrique du Sud au collège

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Les élèves de 3e travaillent pendant deux mois sur un projet interdisciplinaire sur le thème de l’Afrique du Sud. En Français, ils étudient l’autobiographie de Nelson Mandela, découvrent la littérature Sud Africaine et étudient des textes argumentatifs « sur les chemins de la liberté ». En Anglais, ils découvrent l’Apartheid (en complément des droits civiques aux États-Unis) et en Éducation musicale, ils ont la chance d’écouter et de chanter des œuvres extraites de la bande originale du film UN LONG CHEMIN VERS LA LIBERTÉ ( sur la vie de Mandela).

Le 17 mars 2014, toutes les classes de 3e assistaient à une conférence-photo sur l’Afrique du Sud de l’après Mandela. Deux photographes du collectif ŒIL étaient présents : Julien Pitinome (que l’on ne présente plus) et Mannone Cadoret qui est allé faire un reportage en Afrique du Sud, après la mort de Nelson Mandela.

Mannone est donc venu présenter des séries de photos sur l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, ce qui a permis aux élèves (et à leurs professeurs) de mieux comprendre la vie quotidienne post- Apartheid des Sud Africains aujourd’hui.

Chaque élève a eu le plaisir de recevoir une photo de Mannone Cadoret représentant une fresque de Neslon Mandela.

Voici quelques réactions d’élèves

Baïdi  : « J’ai trouvé cette rencontre instructive et enrichissante car j’ai appris des réalités sur l’Afrique du Sud et que je voulais en savoir plus. En effet, l’existence des Townships Blancs m’a surpris ainsi que celles des « déchargeurs" et des « fixeurs" parce que je ne soupçonnais pas que de tels "métiers improvisés" pouvaient être exercés. Je ne savais pas non plus que des Blancs qui auparavant s’enrichissaient sur le dos de misérables Noirs, les traitant comme des êtres inférieurs, puissent devenir aussi pauvres que ceux qu’ils exploitaient. De plus, j’ai aussi été étonné que Mannone ne se soit pas senti mal à l’aise face aux Sud-Africains Noirs car il aurait pu l’être vu du fait qu’ils aient été traités par les Blancs lors de l’Apartheid.
La photo qui m’a le plus marqué est celle où on peut apercevoir trois enfants noirs qui sont en train de rapper pour avoir de l’argent car ils ont l’air très heureux malgré leurs conditions de vie et dans la détresse dans laquelle ils subsistent. »

Kenza : « J’ai trouvé cette intervention très instructive et intéressante car je ne voyais absolument pas l’Afrique du sud de cet œil-là. En effet, pour moi l’Afrique du sud, ce n’’était que des bidonvilles, que de la pauvreté de la sécheresse alors qu’en réalité non. Là-bas, les enfants vont à l’école tout comme nous sauf qu’eux sont en uniforme. J’ai été très impressionnée par les Township blancs, parce que les Blancs qu’il a pu nous montrer, vivent dans des conditions plus atroces que les Noirs pauvres. Je prends pour exemple, la photo que Manonne nous a montrée : celle d’un petit fille avec le visage très sale, ou encore celle d’un couple qui vivait simplement dans un tente. On peut aussi remarquer que les tensions entres les Noirs et les Blancs sont apaisées puisque dans le Townships blancs il y avais un couple ou l’homme était blanc et sa femme noire. J’ai été surprise en voyant le stade de foot « Nike » implanté à Sowetto, quartier noir et pauvre. J’ai aussi beaucoup aimé la photo de deux hommes joyeux, en train de sauter : un Noir et un Blanc. Cette photo était vraiment réussie et très originale. J’ai adoré la grande statue représentant Mandela.
La photo qui m’a le plus marquée est celle des déchargeurs qui habitent un quartier riche, mais eux vivent avec des rats, dans la misère, dans un bâtiment ignoré de tous. Tout en haut, sur le toit, ils déchargent et trient des ordures. D’ailleurs, je me suis souviens que Manonne a pris une photo des nombreux déchets qu’ils triaient puis mettaient dans de grands sacs.
Pour finir, cette intervention avec les photographes, m’a permis d’avoir un autre point de vue sur l’Afrique du sud. Ça nous a permis de voir différents quartiers ainsi que la vie des Noirs et des Blancs après Mandela. »

Dans un township blanc, un couple se fait photographier.

Julie :« J’ai trouvé que cette rencontre était enrichissante et unique parce que j’ai découvert la réalité de vie des Noirs dans les Townships. Même s’ils vivent dans une extrême pauvreté, ils ne se négligent pas et ne sont pas sales et ont toujours voulu rester dignes, en revanche les Blancs vivant dans des Townships eux ne prennent pas soin d’eux parce que contrairement aux Noirs ils n’étaient pas habitués à vivre dans cette misère. Effectivement, lors de l’Apartheid, ils avaient des privilèges que les Noirs n’ont jamais connus. Ces Blancs (minoritaires) ont perdu leurs privilèges et ils ne leur restent pour certains que leur voiture. Beaucoup se réfugient dans l’alcool.
Cette rencontre avec les photographes était unique puisque nous sommes les premiers à voir les photos du collectif ŒIL de l’Afrique de Sud après la mort de Nelson Mandela. Même les personnes ayant aidé au financement du voyage n’ont encore vu aucune photo !
La photo qui m’a le plus marquée est celle où l’on voit un déchargeur sur un toit d’immeuble dans un sac rempli de déchets avec un bâton pour récupérer des bouteilles. Mannone Cadoret nous a expliqué que le déchargeur vivait dans le noir avec des rats dans la cave de l’immeuble où il travaille sur le toit. Il se trouvait juste à côté d’immeubles riches, ce qui m’a vraiment choquée qu’on puisse vivre à côté d’une telle misère et ne rien faire pour ces personnes. »

Lucie : « La conférence sur l’Afrique du Sud a été présentée par Mannone Cadoret et Julien Pitinome, deux photographes engagés du Collectif ’’Oeil’’. J’ai beaucoup aimé cette conférence car elle était très instructive puisque j’ai découvert qu’il existait aussi des Township pour les Blancs. Les Noirs sont dans des Townships mais par rapport au Blancs ils sont très propres, bien habillés pour aller à l’école ou au lycée bien qu’ils soient pauvres, ce qui n’est pas le cas des Blancs pauvres qui découvrent la misère.
Une partie de Soweto a été emménagée, il y a même un stade de foot, alors qu’à l’époque Soweto était qu’un quartier pauvre.
J’ai appris aussi le rôle d’un ’’fixeur’’ pour un reporteur : c’est la personne qui aide à pouvoir aller d’un endroit à l’autre sans prendre de risque. En général, c’est un habitant du quartier. Mannone est parti en Afrique du Sud est a rencontré plusieurs fixeurs.
La photo qui m’a marquée le plus est celle où l’on voit des déchets, des chariots car travailler et vivre dans des décharges doit être difficile. »

Sydney : « J’ai trouvé cette rencontre très instructive et intéressante car par la photographie, les photographes nous ont montré une autre vision de l’Afrique du Sud. Par exemple la présence de townships blancs m’a particulièrement choquée. Les Blancs étaient -pour moi- toujours "au dessus" des Noirs même après l’abolition de L’Apartheid. Ils nous ont aussi montré la pauvreté dans une ville active. J’ai également étais marquée par l’implantation de Nike à Soweto car je voyais l’Afrique très pauvre et vide. De plus, nous avons vu que les habitants des townships noirs prenaient soin de leurs uniformes même dans une forte pauvreté. Nous voyons par cela qu’ils sont vraiment attachés à l’école.
La photo qui m’a le plus marquée est celle où nous voyons des enfants blancs très sales qui vivent dans des conditions de vie déplorables alors qu’avant les Blancs vivaient dans de meilleures conditions »

Julien nous explique les techniques pour lire et analyse une photographie.

Léa  : « J’ai trouvé cette rencontre très intéressante parce que j’ai pu découvrir de nouvelles informations sur l’Afrique du Sud. J’ai pris l’exemple des Townships Blancs qui m’a marquée car avant les Townships étaient surtout destinés aux Noirs, les Blancs, eux, plus riche n’y vivaient pas. Il y avait également les fixeurs, sorte de guides, à l’entrée des Townships.

J’ai pu également découvrir l’Afrique du Sud après la mort de Nelson Mandela mais aussi l’Afrique du sud d’aujourd’hui. Comment les quartiers ont évolué mais qu’il reste encore autant de pauvreté si près de grands quartiers. L’exemple que j’ai retenu est celui des déchargeurs qui travaillent sur des toits d’immeubles juste a côté de beaux quartiers.

La photo qui m’a marquée est celle des trois jeunes filles qui sont debout au milieu de la rue. Sur cette photo il y a, sur la gauche, une immense fresque avec Nelson Mandela en train de boxer, de se battre contre l’apartheid, il y a, sur la droite, un homme noir en costume qui montre l’Afrique dynamique d’aujourd’hui et enfin au milieu il y a trois jeunes filles qui symbolisent la jeunesse africaine. »

Ludivine : « J’ai trouvé cette rencontre enrichissante car Julien Pitinome et Mannone Cadoret nous ont fait découvrir leur métier par des photos réalistes. En effet, ils nous ont expliqué
qu’ils étaient contre la "neutralité" de l’image, c’est-à-dire que leurs images ne sont pas modifiées, qu’ils n’ajoutent et ne retirent rien de leurs clichés. Puis, ils nous ont montrés
différentes photos qui ont été pris en Afrique du Sud par Mannone Cadoret et Eros Sana. Ce qui m’a le plus étonné, ce fut les Townships Blancs.
Effectivement, au XXe siècle, les townships étaient "réservés" aux Noirs, pour les "séparer" des Blancs, ce fut dont surprenant d’apprendre qu’il en existe pour les Blancs.
De plus, j’ai été choquée par les conditions de vie dans ces espaces, et les maladies qui les ravagent. D’autre part, avant cette conférence, j’avais l’image d’une Afrique du Sud assez pauvre, manquant de tout, et je fus surprise quand je vis les clichés présentés, comme cette photo ou trois jeunes filles sont au centre et qu’un homme passe derrière elles, en costume, cela donne l’image d’une Afrique du Sud dynamique.

La photo qui m’a particulièrement marquée et touchée est celle ou l’on voit le visage d’un homme Blanc vivant dans un Township. On voyait cet homme, souriant, inspirant le bonheur, et, cela me faisait mal au cœur de me dire que malgré son sourire, on peut deviner que cet homme n’est pas "heureux". En effet, Mannone Cadoret nous as dit que cet homme était malade, et que, par le manque de soin, cette maladie l’a rongé. J’ai eu vraiment beaucoup de peine pour lui. »

Comment le collectif OEIL apporte-t-il un autre regard sur l’Afrique du Sud ? par Clément

Collectif OEIL

Le collectif OEIL est un collectif formé de trois photographes, Julien Pitinome, Mannone Cadoret et Eros Sana, qui a pour but de montrer au public la réalité à travers la photographie. Il y a quelques mois, le collectif est parti en Afrique du Sud, après la mort de Nelson Mandela pour découvrir comment les Sud-Africains la vivaient. Les trois photographes sont revenus et ils nous ont fait découvrir, grâce à leurs photographies, des nouvelles choses qui étaient pour nous inconnues. Premièrement, ils nous ont apporté une autre vision de l’Afrique du Sud en nous montrant l’énorme différence qu’il y a entre la richesse et la pauvreté. Ensuite, ils ont démontré que certaines idées reçues sur l’Afrique du Sud étaient fausses. Finalement, ils nous ont fait découvrir comment certaines personnes ont profité du contexte historique de l’Afrique du Sud.

Tout d’abord, le collectif a découvert en Afrique du Sud l’énorme fossé qui sépare la richesse de la pauvreté. Les photographes ont pu voir la misère que subi la population. En effet, une partie des habitants vivent dans des conditions exécrables. N’ayant que très peu d’argent pour vivre, ceux-ci ne peuvent pas loger dans des habitations décentes. Ils ont donc décider de vivre dans des bidonvilles appelés townships. C’est dans ces quartiers fait de maisons en tôle que de nombreuses familles vivent, avec des ressources naturelles comme l’eau de très mauvaise qualité, dans des conditions de vie déplorables ce qui amène à de nombreuses maladies graves. Par exemple, le collectif a découvert dans un township un homme qui devait se faire opérer. Il a réussi à trouver une personne pour le soigner malgré ses moyens limités mais l’opération s’est mal déroulée et depuis, il vit avec une déformation au niveau du ventre.
D’un autre côté, l’OEIL a découvert dans une grande ville d’Afrique du Sud, des signes de richesse. En effet, ils y ont vu des énormes buildings imitant les grands bâtiment que l’on peut trouver aux États-Unis et de nombreuses grandes maisons, richement décorées. Le collectif y a même découvert des entreprises international implantées près des townships, comme un centre d’entraînement sponsorisé par Nike.

Par ailleurs, l’OEIL a constaté que de nombreuses idées reçues sur l’Afrique du Sud étaient fausses. Effectivement, les médias, notamment les grandes sources d’informations comme la télévision, nous véhiculent des clichés et des préjugés sur plusieurs sujets. L’un des objectifs du collectif OEIL est de combattre ces préjugés. Ils ont donc rétabli, grâce à leurs photographies, de nombreuses vérités qui nous étaient « cachées ». Par exemple, nous pensions que les townships étaient exclusivement réservés aux Noirs. Les photographes nous ont donc raconté qu’ils étaient entrés dans un township où il n’y avait que des Blancs. Nous ne pensions pas qu’il existait des Blancs vivant dans une misère totale. Malheureusement, ce sont eux les plus touchés par la pauvreté car, sous l’Apartheid, ces Blancs vivaient dans de bonnes conditions. Quand le gouvernement a mis fin à cette politique raciste, ils ont chuté très bas dans la misère et ils ont donc perdu toute leur dignité. Ils n’ont pas réussi à s’adapter et sont alors tombés dans la décadence.
Nous pensions aussi que les Blancs vouaient une haine contre les Noirs depuis la chute de l’Apartheid. Malgré cela, le collectif nous a apporté une photo d’un couple formé d’un homme blanc et d’une femme noire. Cela prouve que certaines idées reçues sont bien fausses.

Finalement, le collectif nous a apporté un autre regard en dénonçant les personnes qui ont profité de la situation historique de l’Afrique du Sud pour s’enrichir. En effet, Mandela était un grand homme de paix qui était respecté par tout le monde. Énormément de personnes ont donc été attirée par la notoriété de cet homme. D’autres personnes ont donc développé un tourisme et un commerce autour de l’image de Mandela. Par exemple, sa maison est devenue un musée où de nombreux touristes s’amassent pour répérer des souvenirs. Certaines entreprises tel que Nike ont jugé bon d’installer des infrastructures comme un centre d’entraînement au plein cœur de Soweto, quartier pauvre de Johannesburg. En effet, cela permet de faire une image de marque pour Nike qui profite de cela pour se faire énormément d’argent.

Pour finir, le collectif OEIL nous a apporté un regard très différent de ce que l’on pouvait croire, en photographiant ce qu’il avait vu pour nous le partager. Grâce à cela, nous avons découvert de nouvelles choses que nous devons partager avec d’autres personnes...

Présentation du Collectif OEIL, de leur charte et de leurs photos. Ici, une manifestation de parents de disparus en Tunisie ( en mars 2013)

Comment le collectif OEIL apporte-t-il un autre regard sur l’Afrique du Sud ? par Kahina

Lundi 17 mars, trois photographes engagés du Collectif Œil "Our Eye is Life" sont venus nous présenter leurs photos de leur voyage en Afrique du Sud après la mort de Nelson Mandela. Ce collectif a pour but de montrer la dignité humaine malgré des conditions de vie extrêmes.
En quoi le Collectif Œil apporte-t-il un autre regard sur l’Afrique du Sud ?
Premièrement, nous décrirons les photos présentées et ce qu’elles déduisent de la situation de l’Afrique du Sud actuellement et en second lieu, nous montrerons en quoi les photos du Collectif nous ont apporté un autre regard sur l’Afrique du Sud.

Julien Pitinome et Mannone Cadoret sont venus nous présenter les photos de leur voyage en Afrique du Sud. Dans les premières photos, nous pouvions voir que Soweto était devenue un quartier très "développé" car l’entreprise Nike s’y était implantée. En effet, ce quartier était autrefois un lieu très pauvre, est devenu un endroit touristique avec différents magasins. En revanche, c’est encore un lieu où se trouvent des populations (blanches, noires et métisses confondues) vivant dans des conditions de vie extrêmes. Nous avons pu aussi voir des photos de townships blancs très pauvres et dont nous ne connaissions pas l’existence. Dans ces townships se sont regroupés des Blancs pauvres qui, après l’Apartheid, se sont retrouvés au banc de la société. Ils sont très croyants et contrairement aux Noirs ils se laissent aller et développent donc toutes sortes de maladies. Quant aux photos des townships noirs, nous avons pu y voir des écoles et des uniformes ceux qui montre qu’il y a encore des signes de la colonisation Britannique. De plus, ces quartiers sons très pauvres (maisons en tôle) et pour la plupart très dangereux. L’accompagnement par un fixeur a été nécessaire pour Mannone Cadoret. L’Afrikaans et l’Anglais parlés dans ces milieux. Enfin, nous avons pu, à notre grand étonnement, voir que la population Sud-Africaine s’était préparée à la mort de Nelson Mandela et qu’ils étaient donc tournés vers l’avenir et qu’ils ne s’arrêtaient à la mort d’un homme si grand fût-il.
La modernisation des grandes villes et Johannesburg notamment et les photos des townships ont montré les contrastes qu’il y a en Afrique du Sud.

Le collectif Œil, avec ses photos, a pu nous révéler des hommes vivant dans une extrême pauvreté mais gardant, malgré tout une hygiène de vie et une dignité impressionnantes. Ce collectif nous apporte une toute autre vision de l’Afrique du Sud et non celle où les Noirs sont très persécutés par les Blancs, racistes et un pays marqué par la pauvreté. Les townships blancs et Soweto nous prouvent totalement le contraire. Le collectif nous a montré une société de "débrouillardise" qui tente de survivre dignement comme ces Noirs qui recyclent des déchets afin de revendre et de gagner de l’argent dignement. Ce collectif nous enlève l’image d’un pays déchiré par le racisme et nous montre ce que les médias ne nous montrent pas comme la dignité de ses hommes et femmes et le courage dont ils font preuve pour survivre.
Le collectif Œil démonte les clichés et nous dévoile une société où la débrouillardise permet aux Hommes de survivre dignement.

Le Collectif Œil nous apporte une vision différente de l’Afrique du Sud qu’on a toujours connue défavorisée et nous apporte une vision positive de la vie là-bas. Peut être est-ce le début d’une reconstruction totale de la société arc-en-ciel dont rêvait Mandela ?

Mannone nous présente la gardienne du township blanc

Lisa explique en quoi le collectif OEIL apporte un nouveau regard sur d’Afrique du Sud

Le collectif Oeil ("Our eye is life") est composé de trois membres : Eros Sana, Mannone Cadoret et Julien Pitinome. De reportage en reportage, ils dévoilent la misère et les problèmes des hommes à travers le monde en suivant une règle précise, le pilier de leur collectif : toujours respecter la dignité humaine. Récemment, Eros et Mannone se sont rendus en Afrique du Sud. Nous avons découvert en exclusivité leurs photos et l’histoire qui les accompagne. De quelle manière ce collectif nous apporte-t-il un autre regard sur l’Afrique du Sud ? Dans un premier temps, nous relaterons ce qu’ils ont appris de leur voyage là-bas et sur la vie des habitants. Puis nous verrons "l’après-Mandela", et la façon dont les Africains du Sud voient leur vie depuis sa mort.

Tout d’abord, à quoi pense-t-on lorsqu’on nous parle d’Afrique du Sud ? A des inégalités, de la pauvreté certes, mais touchant qui, et comment ? Beaucoup d’habitants vivent dans d’extrêmes conditions, mais cela touche à la fois les Blancs et les Noirs. C’est à cause de cette pauvreté que des gens vivent dans les townships. Il existe des townships blancs et des townships noirs. Ces derniers sont en place depuis plus longtemps que les townships blancs, ce qui a permis à ceux qui y vivent de mieux s’adapter malgré les mauvaises conditions. En effet, même si leurs maisons sont en tôles et que leur eau n’est pas potable, ils réussissent à garder une très bonne hygiène de vie et à bien s’habiller. Les enfants qui vont à l’école, car il y en a une, portent d’ailleurs des uniformes très bien entretenus, qui sont des rappels de la colonisation britannique.

Ensuite, même si la majorité des riches d’Afrique du Sud est blanche, il y a, comme dit plus haut, également des townships blancs. Ils abritent ceux ayant profité de l’Apartheid pour sortir de leur pauvreté, mais qui ont tout perdu quand il a été aboli. En plus du fait qu’ils se soient moins bien adaptés par rapport aux Noirs, ce qui a pour conséquences de gros problèmes de santé et d’hygiène, on remarque quelques différences dans leur organisation. Il y a un "chef", dont l’autorisation est nécessaire pour entrer dans l’enceinte. Aucune école, mais une église car ils sont très croyants. Cela leur apporte d’ailleurs de considérer tous les hommes égaux, qu’ils soient noirs ou blancs. Ils accueillent même un couple mixte. Ils n’éprouvent donc pas de ressentiment à l’égard des Noirs, en revanche une certaine peur alimente les superstitions et les mythes sur les Africains. Ainsi, la chef du township a prétendu que sa fille était enceinte de dix mois et qu’elle était incapable d’accoucher depuis qu’un médecin noir l’avait soignée. Mais ceux que la misère touche ne vivent pas que dans des towships. Certains habitent dans des immeubles sombres et sales, au milieu des rats et des ordures. Mais hors de question de se laisser aller ! Les objets jetés qu’ils trouvent sont recyclés comme ils le peuvent afin de les revendre. C’est un des nombreux moyens de gagner de l’argent. Pour y arriver, des adolescents rappent dans la rue au nom de la paix, des hommes s’improvisent "fixeurs", personnes indispensables pour visiter les endroits reculés et souvent dangereux des quartiers.

Mais en dépit de tout ce côté misérable (et pourtant parfaitement débrouillard), l’Afrique du Sud s’est bien développée. La société arc-en-ciel dont rêvait Nelson Mandela est là, des gens aux couleurs de peau et aux origines différents vivent ensemble. Leur économie s’est développée avec la construction de grands magasins, et leurs bâtiments sont construits dans une perspective de pouvoir les utiliser au maximum, comme ceux aux toits plats afin de pouvoir y faire des activités. Des boîtes de nuit sont aussi très nombreuses, comme à Johannesburg. Et tout ceci n’est pas près de s’arrêter. Contrairement au reste du monde qui a profondément pleuré la mort de Mandela, l’Afrique du Sud pense plutôt à aller de l’avant, à se préoccuper uniquement de l’avenir. Il faut construire le futur, tout ne s’en va pas en même temps que la vie de Mandela.

On peut donc en conclure que c’est avec toutes ces informations que le collectif Oeil nous apporte un autre regard sur l’Afrique du Sud. Là où nous imaginons des populations cohabitant difficilement et des pauvres qui ne se soucient plus de rien, le collectif nous fait découvrir un pays cosmopolite où tous les Hommes, peu importe leur situation, sont dignes. Et là où nous voyons un peuple endeuillé se trouve en fait un peuple concentré sur l’avenir.

P.-S.

Julien Pitinome est revenu en 28 mars pour une intervention auprès des classes de 3e : LIRE LA PHOTOGRAPHIE (préparation à l’épreuve d’Histoire des arts).

A cette occasion, il a exposé en exclusivité une série de photos du collectif sur l’Afrique du Sud de l’après Mandela.

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