Bouche cousue, mes yeux parlent ... - Collège Henri Dunant

Bouche cousue, mes yeux parlent ...

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Alexia, 3e 4, nous livre son impression sur une photo qui l’a marquée.

Bouche cousue, mes yeux parlent ...

Le Collectif OEIL a exposé neuf photos dans la cour du collège. Cette exposition s’intitule : "De Paris à Calais, sur la route des réfugié.e.s".

Une photo m’a marquée : celle d’un homme qui s’est cousu les lèvres en signe de mécontentement. Il s’agit d’une photo en noir et blanc, prise dans la jungle de Calais en 2016, au format paysage, prise à hauteur d’œil par un journaliste engagé. Cet homme est entre des lignes de force.
Au premier plan on voit un homme d’origine iranienne d’environ 50 ans avec sur la tête 2 bonnets superposés et le tout recouvert de sa capuche de manteau. Cette superposition de vêtements laisse penser que ce sont peut être les seuls habits qu’il a pu emporter lors de son exil.
Il a une espèce de bande qui recouvre sa bouche sur laquelle est écrit "I love free life". Il a un regard fixe qui exprime de la colère, de la détermination mais aussi de la souffrance.
L’arrière plan est assez flou on devine des silhouettes de personnes en revanche on distingue bien le visage de cet homme bien qu’il soit habillé de couleurs assez sombres ses yeux son nez et sa barbe assez longue sont bien distincts.
Le fait que cette photo soit en noir et blanc, même si ce n’est pas la couleur d’origine, donne au cliché un caractère plus tranchant, ainsi le visage de cet homme ressort ainsi le spectateur est attiré par son regard de détresse et par la bande collée sur sa bouche avec ce message écrit dessus .Ce regard ne peut laisser indifférent et puis ces quelques mots écrits "I love free life" représente pour ce réfugié un message assez fort.
Cet homme, en quittant son pays l’Iran, pensait avoir une vie meilleure : en l’occurrence pouvoir s’exprimer car en Iran on n’a pas la liberté de parole. Aux yeux des étrangers, la France est le Pays des droits de l’homme et de la Liberté…
En arrivant en France il pensait être accueilli dignement et n’imaginait pas devoir vivre dans ces conditions précaires (pas d’hygiène, pas d’eau, des rats, de la boue....)…être parqué dans cette "jungle", dans cet espace de vie insalubre à partager avec des milliers d’autres personnes fuyant la guerre, la famine, la misère.
Les réfugiés se sentent déshumanisés, persécutés dans leur pays qu’ils ont dû fuir. Ils deviennent à présent comme prisonniers de leur triste destin ! Face à cette situation, face à l’impuissance, certains d’entre eux ont décidé de se coudre la bouche pour faire une grève de la faim et attirer les regards, les médias c’est en quelque sorte un appel à l’aide. La phrase écrite en Anglais, langue internationale, montre que ce message est destiné à tous les pays qui voudront bien entendre cet appel au secours.
Si j’ai choisi cette photo, c’est parce que le regard de cet homme m’a touchée. Son histoire m’a touchée : arriver à cet âge-là et se retrouver sans rien… déraciné. Son quotidien est une attente interminable... sans savoir ce qu’il va devenir… son seul espoir retrouver sa liberté et surtout sa dignité... sa décision de se coudre la bouche est terrifiante, cette automutilation m’affecte...
Parce que c’est un acte barbare et inhumain, cet homme n’a pas de besoin de parler pour faire passer son message son regard en dit long et a marqué mon esprit. Être au XXIe siècle et voir de telles scènes, c’est destabilisant.

Alexia, 3e 4

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