Réflexion sur un régime totalitaire imaginaire - Collège Henri Dunant

Réflexion sur un régime totalitaire imaginaire

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Je marchai dans la rue quand je vis sur le trottoir opposé un enfant qui pleurait devant un caniche blanc, mort. Je traversai la rue et allai voir ce petit garçon afin de savoir la cause de sa peine, même si je m’en doutais. Je lui dis :

 Dis-moi, mon petit, est-ce ton chien qui est là ? C’est à cause de sa mort que tu pleures ?

 Oui monsieur, mes parents m’ont dit qu’il était mal de garder un animal blanc ou non-brun à la maison, et qu’il fallait que je me sépare de mon pauvre chien. Cela me fait énormément de peine car je m’y étais attaché.

 Mais tes parents ont eu raison de te dire cela ! Car pour être une bonne personne et un bon citoyen, il faut écouter notre chef à tous qui nous dit ce qui est bien pour la patrie, pour nous. Mais...Comment est mort ton chien ?

 Mes parents lui ont donné une boule d’arsenic, il est petit et pas difficile à tuer, dit-il en éclatant en sanglots.

 Tu sais moi aussi j’ai dû me débarrasser de mon chat, et pourtant je l’aimais bien !

 Mais vous n’y étiez pas obligé ! Vous pouviez le cacher ! Je trouve que cette loi est stupide et inutile, qu’est-ce qu’un pauvre chien de rien du tout a à voir avec les grandes personnes et leur précieuse politique ? On aurait pu éviter ça mais non, à cause des lubies et autres bizarreries de l’État brun, il faut que des centaines d’animaux soient sacrifiés à cause de lui ! Ce régime est injuste ! Je n’ai rien à voir avec la politique et de tout façon je n’y comprends absolument rien !

Alarmé par ses propos, je le reprends précipitamment :

 Fais attention à ce que tu dis ! Tu as vraiment de la chance qu’il n’y ait personne dans cette rue, on aurait pu te dénoncer, et tu aurais eu de graves ennuis !

 Vous voyez, maintenant on ne peut plus se confier, ni dire ce que l’on pense réellement de peur d’être entendu. Personne ne fait confiance à personne. Vous voyez comme les lois nous ont rendus. Le "Chef" ne devrait pas nous dire ce qui est bien pour nous ou non, et c’est absurde, les animaux sont juste des compagnons bruns ou non.

 Mais quand j’ai tué mon chat, qui était noir et blanc moi, aussi je me suis dis qu’il n’y était pour rien, que c’est insensé, mais comme c’était un ordre de notre dirigeant qui est bon et généreux, c’est pour le bien du régime en place justement, il ne faut pas critiquer le régime, le Chef est bon et nous veut que du bien.

 Mais s’il nous veut que du bien, il n’y aura aucun mal à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas de ses lois, à manifester notre liberté d’expression. Mais on ne le peut pas, car elle n’existe pas nos libertés !

Au fond de moi, je me dis que cet enfant, innocent comme il est, n’avait pas de chance d’être né à ce moment-là, cette époque n’est pas faite pour qu’un enfant puisse s’épanouir et être pleinement heureux.
C’était bien laid que de contraindre même un enfant à « participer » aux dictats de la politique.

Mais je m’empressai de ne plus penser à ces idioties et je me convainquis que notre père et chef à tous avait raison même si les lois étaient étranges.

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